Avis sur Naples
Naples est une ville étrange. Mais alors vraiment très très étrange. De toutes les villes d’Italie où je suis allé (Rome, Florence, Sienne, Pise, Vérone, Milan), c’est tout simplement la pire. Et de loin. Comme le disait Coluche : “vous voyez pire ? Et bien encore pire !” Pourtant, Naples recèle de vrais trésors, et ils sont en nombre : son centre historique et le fameux Spaccanapoli, la via San Gregorio Armenio, les basiliques San Lorenzo Maggiore et San Domenico Maggiore, le cloître Santa Chiara ; sa baie avec les deux très beaux châteaux Dell’Olvo et Nuovo mais aussi la Piazza del Plebiscito ; et ses quartiers hauts, coiffés du château Sant’Elmo qui surplombe la ville et en offre un panorama imprenable… N’oublions pas les quelques îles qui bordent la ville. Je n’ai pu visiter que Procida, qui s’est avérée absolument sublime, mais (de ce qu’il se dit) Capri et Ischia ne semblent pas en reste. Et puis le Vésuve et Pompei sont des sites en tous points mythiques. Sur le papier, tout cela semble très prometteur. A l’instar de l’Italie quoi. Et pourtant…
Le problème de Naples, ou devrais-je dire les problèmes de Naples (car eux aussi sont en nombre), se situent ailleurs et prennent malheureusement le pas sur le reste. En effet, la ville est SALE. Et c’est un doux euphémisme. Ce n’est pas qu’une légende, c’est la réalité. Partout, des déchets jonchent le sol. Cela va du simple petit papier aux pigeons morts. Les poubelles sont des tas qui s’amoncellent jusqu’à former des piles gigantesques. En été, lorsque le mercure avoisine facilement les 30 degrés, je vous laisse imaginer l’odeur qui va avec… Ca sent très souvent l’urine ici et là.
Lors d’une tristement célèbre allocution, Jacques Chirac avait parlé du bruit avec l’odeur. Là c’est pareil, ça va de pair. La capitale de la Campanie est une ville incroyablement bruyante. En constant mouvement et en perpétuel bouillonnement. Les scooters, qui sont légions et font littéralement la loi, pullulent à des vitesses folles dans les petites rues, même en sens interdit, et donnent un concert de klaxons auquel se joignent bien volontiers des automobilistes pas en reste. Et ça ne parle pas, ça hurle. Les napolitains, passez moi l’expression, sont de grandes gueules. Et une nouvelle fois, c’est un euphémisme.
Mais au-delà d’être bruyants, ils sont surtout, généralement, sales et mal éduqués. Si leur ville est si crade, si polluée, ils n’y sont bien sûr pas étrangers. On peut charger la Camora pour tous les maux de la ville, mais ce serait bien trop facile. Les napolitains jettent eux-mêmes leurs déchets partout. Pas besoin de mafieux pour ça. Papiers, canettes, bouteilles en verre (allez juste voir les marches redescendant du Sant’Elmo, celles juste sous le belvédère, et vous comprendrez : c’est un festival de verre pillé car le sport national est d’y balancer ses bouteilles lorsque l’on boit un coup sur ledit belvédère), etc…
En fait, ils bazardent tout ce qui leur passe par la main. Et on fait ça à tout âge : dès gamin où l’on prend malheureusement exemple sur les aînés pas plus respectueux et responsables. Tiens, on évoque le respect. N’en attendez pas des locaux, très peu avenants, très peu accueillants. Les sourires, les bonjours, les mercis et autres formules de politesse les plus basiques semblent avoir été rayées des us et coutumes. Ils peuvent vous passer devant dans une queue, vous bousculer, sans même un mot ni un regard. Ou si, peut-être un regard noir.
Niveau insécurité, question qui revient souvent, c’est sûr que l’on ne se sent pas forcément toujours à son aise. L’ambiance peut être lourde, pesante, avec ces scooters à fond les manettes qui vous frôlent sans cesse, ne vous laissent pas passer ou traverser ; avec cette politesse parfois inexistante. Il y a toujours une sorte d’hostilité. Même si nous n’avons absolument rien vu ni vécu pouvant ressembler, même de très loin, à une quelconque agression, ce n’est toutefois pas une ville rassurante. Ce n’est pas une ville apaisante, facile, accueillante, où l’on se sent bien d’emblée. J’ai bougé un peu partout en Europe, j’ai du faire une trentaine de villes dans une dizaine de pays, c’est la première fois que je me sentais aussi peu à mon aise.
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