Dr Joy Tellouck Morincomme Avis
Article paru dans Réalités Ophtalmologiques – n° 309 Mars 2024 – Arnaud Bernard, Clinique des Yeux, Bordeaux
Les injections intra-vitréennes régulières d’anti-VEGF sont devenues le mode de prise en charge habituel dans des pathologies telles que la DMLA néovasculaire et l’œdème maculaire diabétique. Bien qu’elles aient démontré leur efficacité, ces molécules nécessitent de maintenir un rythme d’injection élevé et des visites fréquentes avec une contrainte importante pour les patients et l’assurance-maladie.
De nouveaux régimes de traitement comme le “treat and extend” et des molécules d’action prolongée comme le brolucizumab ou le faricimab ont été développés afin de réduire la fréquence des injections sans compromettre les résultats initiaux. De nouvelles formes de délivrance des anti-VEGF ont également été évaluées comme le Port Delivery System et la thérapie génique, qui utilise des vecteurs viraux pour permettre la production de protéines anti-VEGF par les cellules rétiniennes, apportant l’espoir d’un traitement unique dans ces pathologies.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) néovasculaire et la rétinopathie diabétique
constituent une cause majeure de basse vision dans la population. Le VEGF-A (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire) est depuis de nombreuses années considéré comme l’élément central de ces processus pathologiques et constitue la cible principale des thérapeutiques actuelles qui se lient à lui ou le neutralisent.
Les traitements anti-VEGF ont complètement changé le pronostic et la prise en charge de la DMLA néovasculaire et de l’œdème maculaire diabétique. Ils sont devenus le traitement de référence à la fin des années 2000. Les molécules actuellement utilisées (bevacizumab, ranibizumab et aflibercept) permettent d’obtenir une évolution globalement favorable.
Mais, cela s’est accompagné d’une forte contrainte pour les patients et d’un coût important pour les systèmes de santé. Du fait de la nature chronique de ces pathologies et de la durée d’action des agents anti-VEGF, il est nécessaire de maintenir, dans la majorité des cas, un rythme d’injection intra-vitréenne (IVT) régulier mensuel ou bimensuel.
Opinions des utilisateurs
Les études plus récentes ont exploré de nouvelles modalités de prise en charge comme le “treat and extend”, proposé initialement par Richard Spaide et largement repris depuis dans différentes études. Ces nouveaux régimes de traitement diminuent la fréquence des injections tout en maintenant les résultats anatomiques et fonctionnels.
La volonté d’obtenir une action thérapeutique prolongée a conduit au développement de nouvelles molécules anti-VEGF, comme le brolucizumab et le faricimab, et à de nouvelles formulations comme l’aflibercept 8 mg qui ont montré dans des essais cliniques de phase III le maintien d’une efficacité comparable aux molécules initiales, mais avec des intervalles d’injection allant jusqu’à 12 voire 16 semaines.
De nouvelles formes de délivrance des anti-VEGF ont été proposées, comme le Port Delivery System (PDS), le KSI-301 qui est une association d’un anticorps anti-VEGF avec un biopolymère pour augmenter sa durabilité.
Enfin, la thérapie génique se propose de produire localement et de façon permanente une protéine anti-VEGF via un gène intégré dans les cellules cibles de la rétine, apportant l’espoir d’un traitement simplifié par une procédure unique.
Avis moyen: 4.35/5.